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(22) Ivresse

L’autre jour, lors d’une conversation en famille…oui maintenant je n’ai plus que des conversations en famille, faute d’avoir des amis sous le coude !

On a bien tenté de reprendre une vie mondaine: grâce à la chaleur de début mars et une terrasse plein sud, on a même fait notre premier barbecue ! Pouvoir parler à des personnes de plus de 5 ans, en voyant le bas de leur visage, a changé ma perception du monde…comme quoi, on s’habitue vite ! Puis les giboulées sont arrivées, et de nouveau, mes seuls interlocuteurs à visage découvert se limitent à trois personnes…et une ribambelle d’enfants de 3 à 5 ans !

Lors d’une conversation en famille disais-je, nous parlions de l’âge légal pour boire de l’alcool, vu que mon fils a bientôt 14 ans.

De ma génération, il n’était pas rare que les garçons aient déjà commencé à boire de la bière à cet âge.

À notre époque c’est sûrement déjà trop vieux pour rouler son premier joint !

Mais nous on est des dingues avec mon mari : pas de smart phone avant le lycée et pas d’alcool avant 18 ans…quand au joint ou toute autre façon de consommer du cannabis, même dans la pâtisserie, nos enfants savent déjà, qu’avant d’en faire germer l’idée dans leurs esprits d’aventuriers, il faudra prévoir de faux papiers d’identité pour aller vivre dans un autre pays !

Et bien figurez vous, que suite à cette conversation, j’ai réalisé que je ne me rappelais pas de la première fois où j’ai bu de l’alcool ! C’était sûrement après mes 18 ans, comme c’est ma mère qui relie mes textes…mais je ne saurais même pas dire de quel alcool il s’agissait, ni à quelle occasion. Alors que, bizarrement, je me souviens très bien, quand j’ai bu mon premier café ! Oui je sais on s’en fout, ça n’a aucun intérêt, j’ai juste trouvé ça intéressant sur le coup, et vous savez comme j’aime tout partager avec vous.

Par contre, ma première cuite, elle, est bien dans ma mémoire interne…tout du moins, les parties avant et après le trou noir! Ma première et ma dernière d’ailleurs. J’ai plutôt l’esprit « pompette », que « bourrée », le vomi dans les cheveux je n’ai jamais adopté comme soin nourrissant.

Mais celle là, en fait, je ne l’ai pas vu venir.  C’était l’année de mes 23 ans et fidèle à la génération des Tanguy, je m’installais enfin dans mon premier appartement. Le soir de la signature, je fêtais ça chez un copain en tête à tête.

Un bon plat de spaghettis et une bouteille de rouge à deux, c’était déjà bien parti. Mais il en fallait plus à « Miss Pompette » ce soir là pour fêter son indépendance…et on a sorti la fiole de 50 cl de liqueur de prune. Flambée au sucre, bien sûr, c’est plus fun.

De manière Générale, la liqueur ça brûle bien le palais et le fond de la gorge, mais flambée et sucrée, c’est tout de suite plus doux… donc ça se boit plus vite.

Si vous buvez lentement, votre métabolisme a le temps d’intégrer l’éthanol et de réagir, dès que la tête tourne, ou que l’on commence à rigoler pour tout et pour n’importe quoi, comme pour des prospectus publicitaires de chez « Casto », par exemple. Votre métabolisme sait, d’après ces précieux indices, que si vous continuez à ingurgiter de l’alcool, c’est l’estomac qui va se mettre à tourner et ça va être moins drôle.

Mais ce jour là, vu la vitesse à laquelle j’ai bu les 25 cl de cette liqueur, j’ai juste eu le temps de dire : « Hi, Hi…C’est marrant, on a bientôt fini la bouteille et ça me fait rien…tu crois que c’est à cause des pâtes ?…comment tu disais pour la photo de « Casto »…la pelle à neige, s’appelle Nadège… », et mon cerveau c’est arrêté avant que mon estomac ne se prenne pour un volcan ! Il s’est remis en route, par instinct de survie, pour emmener mon métabolisme et tout ce qui l’entourait, jusqu’aux toilettes, puis il s’est éteint à nouveau pour se rallumer le lendemain matin.

Ça ne m’a pas empêchée de pendre ma crémaillère.

J’ai continué à boire, comme tout le monde, tournée de « Gin Ginny » les filles ! Le signe pour arrêter de remplir mon verre, c’était quand je commençais à danser sur les tables de mon bar à Tapas favoris ! Et par la même occasion, ça m’évitait de prendre ce lieu de fête pour une agence de rencontre. On est là pour danser oui ou non ?!

Depuis je suis passée au vin, je danse dans mon salon, et si je monte sur la table mon mari est bon pour la crise de nerf ! Et la seule chose que je flambe, se sont les bananes.

Les époques se suivent et ne se ressemblent pas, et c’est tout le charme de cette vie.

Le passage au début de ce texte, sur le café et la première fois que j’en ai découvert les arômes, n’était pas si anodin que ça. Dans l’article « Ciao Bella », j’ai fais tout un lien entre cette boisson et les différentes amitiés que l’on peut vivre tout au long de notre vie.

En ce qui concerne l’alcool, notre façon de le consommer, est généralement évocateur de notre façon de consommer la vie. Mis à part pour ceux qui y sont allergiques, cette substance fait partie de nos existences. On la déguste, on s’enivre, ou on s’y brûle et l’on y perd pied.

Il n’y a qu’un pas souvent, pour passer de la convivialité, de la chaleur qui unit les cœurs, à l’addiction de cet antidépresseur qui vous donne l’impression de reprendre le contrôle sur une existence qui vous échappe.

Est ce parce que j’ai vu, dès l’enfance, les dégâts que ce nectar pouvait faire sur mon père, que je ne me souviens pas de cette première gorgée, qui m’a introduite dans le monde des adultes ? Allez savoir !

Peu importe, pour ma part, je déguste la vie comme je déguste le bon vin, une bonne Desperados un bon Mojito, avec délice et sagesse.

Virginie

Par Virginie

Auteur du blog d'écriture ohlesfillesfr.fr, de contes pour enfants, de pièces de théâtre et de romans jeunesse.

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