Je suis un peu portée sur les sens en ce moment, alors autant profiter de la vague et continuer. Après avoir visité le pays de l’odorat, si nous partions dans celui du toucher.
Si on parlait de la peau. Vous savez ce truc qui grandit, évolue en même temps que vous et qui vous donne un peu près l’âge que vous avez. Sauf si, bien sûr, vous avez croisé un chirurgien esthétique sur votre chemin, dans ce cas là il n’y a que votre carte d’identité qui pourra indiquer au commun des mortels, que vous avez bien connu Claude François de son vivant et que vous portiez déjà des soutiens gorges à l’époque ! Moi perso je suis née un an avant sa mort…j’ai rien à cacher !
De toute façon, en ce qui me concerne, je n’ai pas à me plaindre, j’ai un patrimoine génétique généreux en collagène, j’ai deux générations devant moi qui le prouve.
Le bistouri ne passera pas par moi, j’ai même pas peur, et je préfère le résultat au naturel. En plus j’ai horreur des piqûres, alors même si je voulais…pourrais pas !
Bien entendu, je les vois apparaître les rides, la jeunesse éternelle n’est pas au programme. Dracula n’est pas encore venu frappé à ma porte…même si l’idée de me faire mordre par Gary Holdman ne me déplairait pas, mais voilà, pas une seule canine acérée ne s’est pointée jusque là.
Je vois cette peau se détendre, et mes muscles se relâcher. Je vois tout ça, mais je ne l’appréhende pas. Je n’ai pas peur de vieillir je vous dis !
J’ai juste fais des recherches sur internet, et j’ai trouvé des massages japonais, le « Korugi » pour le visage, pour retendre les muscles naturellement, pour diminuer l’effet d’apesanteur sur l’arrondi du visage. Ça prend 10 minutes par jour, le soir après la douche, trois mouvements de frottement différents : un sur l’arrière de la joue, un sur la mâchoire, et le dernier sur la joue, à faire 30 fois de chaque côté du visage, ça fait quoi, 180 mouvements…je crois que ça marche…en tout cas ça n’empire pas.
J’ai vu aussi, que pour relancer la production de collagène, il y avait dix aliments incontournables, pour leur contenance en vitamines A, C et E, en oméga 3, en acides aminés et beaucoup d’autres choses. Du coup j’ai rempli le frigo de kiwis, d’oranges, d’avocats, de légumes verts, de saumon, de confitures aux fruits rouges (parce que c’est pas la saison, mais qu’il n’y pas de temps à perdre), d’œufs, de produits laitiers, de carottes et d’ail (pas trop au cas où Lestat viendrait prendre le thé… « Entretien avec un vampire »…suivez un peu!).
Donc vous voyez je n’ai pas peur de vieillir… j’anticipe c’est tout !
Mais je m’égare, je me suis engagée sur la piste de la course au collagène contre le temps, alors que ma première idée était de parler du toucher, ce sens au combien essentiel au bien être.
C’est la première sensation que le fœtus perçoit dans le ventre de sa mère, avec l’ouïe. C’est celle qu’il recherche une fois en dehors du liquide amniotique, et qui le rassure au plus haut point.
Le fameux « peau à peau », si cher aux nouveaux services de maternité, et encore plus à ceux de la Néonatalogie.
Le contact de la peau, va au delà de l’odeur, que le nouveau né retrouve bien évidemment. C’est une chaleur, un lien physique, un échange d’énergie apaisante et naturelle. Lorsque j’ai tenté l’expérience du portage avec mon fils aîné, on m ‘a expliqué que le meilleur moyen de lui faire baisser une fièvre était de l’avoir contre moi. Le corps de la personne qui porte l’enfant, absorbe sa température, contrairement à ce que l’on pourrait penser, c’est un transfert naturel, une sorte de réflexe de survie, qui fonctionne pour le chaud ou le froid, selon les besoins.
Le fait que deux corps, puissent interagir et soulager des maux sans une intervention extérieure, ni David Copperfield, m’étonnera toujours.
Ce qui est dommage c’est que l’on oublie tout ça assez vite ! On oublie de se servir du toucher, du lien naturel qui nous uni.
On préfère tout intellectualiser, discuter, parlementer, plutôt que de prendre une main, pour apaiser une colère, plutôt que de toucher une épaule pour défaire une angoisse.
Nos société judéo chrétiennes aiment détourner certains comportements spontanés.
Dans ma jeunesse, j’étais très tactile, je l’ai été longtemps, jusqu’à ce que l’on mette ça sur le compte d’un comportement de « fille facile », aguicheuse. Comment voulez vous, après ça, retrouver un esprit serein, si vous devez abandonner le seul lien qui vous rattache aux autres ?
Ben vous allez voir des psys! Vous développez la parole, encore et encore, parce que toucher c’est mal.
Parce qu’au lieu de vous expliquer, que vous n’êtes plus une enfant, que vos gestes peuvent être mal interprétés, parce qu’en face de vous il y a un sacré paquet de testostérones qui réagissent à votre fameux transfert naturel, et qu’elles n’y peuvent rien ces hormones. Au lieu de vous dire de vous mesurer, et de développer ces facultés tactiles dans l’intimité, avec un gentil garçon qui vous rendra la pareille, au lieu de ça, des personnes bien avisées jugent que vous vous comportez comme une dévergondée, pour ne pas dire autre chose, et que vous êtes bien mal engagée dans la vie, si vous continuez comme ça.
Et après ça, après ce beau sentiment de culpabilité, vous essayez tant bien que mal de développer des liens affectifs, et une libido qui vous mènera tout droit chez des psys qui n’auront de cesse de vous parler du manque de votre père ! Comme s’il y pouvait quelque chose ce pauvre homme.
Il n’y a jamais rien de mal chez un enfant de 14 ans qui découvre la vie, il faut juste lui expliquer qu’il y a la nature et la société, et qu’il faut s’adapter à cette société, sans pour autant oublier sa nature. Ma mère me l’a transmis, elle a toujours eu un regard bienveillant sur moi, me mettant en garde gentiment, je ne me suis jamais sentie jugée, encore aujourd’hui, pour plein d’autres choses. Mais toutes les personnes qui vous aiment, n’ont pas forcément cette bienveillance, elles vous aiment et quoi qu’il en coûte, elles jugeront que tous les moyens sont bons pour vous mettre sur le droit chemin.
Aujourd’hui je suis heureuse, parce que j’ai retrouvé, les bienfaits de la peau. J’ai mis le temps, mais j’y suis arrivée. Et c’est un texte de Benoît Poolevorde, que l’on a posté sur Facebook, qui m’a donné l’envie d’en parler. Comme vous êtes sympas, je vous le mettrai en copie à la fin de ce texte, vous jugerez vous même de l’impact qu’il aura sur vous.
Pour ma part, il m’a conforté dans le fait que j’avais bel et bien retrouvé les sensations de la peau dans l’intimité, et non les sensations d’un fantasme après lequel on court sans jamais vraiment le trouver, sans jamais vraiment être satisfaite. (et dire que c’est ma mère qui corrige mes textes…ça devient chaud!)
Parce qu’avant n’importe quelle zone érogène, c’est avant tout l’ensemble de la peau qui perçoit l’émoi, la chaleur, puis la flamme. Cette chimie passe par la peau, à travers vos mains, votre bouche, votre odorat, et inversement pour votre partenaire.
C’est une évidence, mais une évidence souvent cachée derrière les dictats d’une société, ou trop prude ou trop sexuée…ou plutôt les deux à la fois. Le sexe ça n’est pas sale, le sexe n’est pas une performance, le sexe ça fait du bien, c’est tout !
Ce que j’ai ressenti en lisant ce texte, ça n’a pas forcément été, qu’enfin un homme respectait les femmes pour ce qu’elles étaient et non pour le fantasme qu’il voyait en elle. Même s’il faut remercier notre ami belge pour cette belle déclaration.
Ce que j’ai retenu de ce texte c’est : » j’adore les femmes qui ont de l’expérience, quand leur histoire s’inscrit sur leur corps(…) », et ce que j’ai ressenti, c’est l’amour de mon corps, et de ma peau mure, et l’amour du corps et de la peau mure et tannée de mon mari. Cette peau qui ramène à tout, celle de son cou, et la peau de tout le reste, celle qui fait du bien, celle qui rassure et qui fait lâcher prise, vers un chemin d’extases.
Et juste au cas où vous vous poseriez la question, comme moi juste après l’avoir écrit, si la phrase « et la peau de tout le reste » vous évoque quelque chose, elle est tirée d’une chanson : « Une femme avec une femme », du groupe Mécano. L’histoire de la peau est universelle, mon inconscient me l’a dicté lui-même.
Virginie
Le texte de Benoit Peolvoorde :
Je ne finirai pas comme un crétin dans un hôtel, avec une fille de 22 ans qui m’emmerde parce qu’elle a envie de sortir » ; « J’adore les femmes qui ont de l’expérience, quand leur histoire s’inscrit sur leur corps, j’adore les femmes qui ont des complexes, parce que j’aime la pudeur » ; « Toutes les femmes avec qui j’ai vécu sont les plus belles femmes du Monde…. Vous vous souvenez de cette réplique de G. De pardieu à M. Blanc dans « Tenue de soirée » de Bertrand Blier: « Regarde-toi dans mes yeux, tu vas te trouver sublime » c’est ça l’amour, cela n’a rien à voir avec les canons. Les hommes sont tellement fatigués de sexualité qu’ils ne voient pas quand l’amour tape à la porte. La perfection, quel ennui!! …. C’est Proust qui disait: « Laissons les jolies femmes aux hommes sans imagination »
Benoît Poelvoorde .
Une réponse sur « (19) La peau »
Ouf, tu m’as fait peur au début, j’ai cru que j’étais tombé sur « Femme Actuelle » ou « Elle ». Mais tu as très vite rejoint ton beau sujet.
Terriblement destructeurs, ces interdits qu’on met sur le comportement des petites filles et des petits garçons. Être tactile, c’est la meilleure façon d’approcher le monde et les êtres.
La peau ; il y en a des choses à dire sur la peau. Merci, je vais y penser, je te montrerai si j’écris quelque chose. S.
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