J’ai deux nouvelles, une bonne et une mauvaise.
La mauvaise nouvelle, c’est que je n’ai toujours pas retrouvé mon texte…bon je n’ai pas encore rangé mon bureau, là est peut-être la solution.
La bonne nouvelle, c’est qu’en voulant préparer des pennes à la carbonara, j’ai retrouver les petites cuillères à café que l’on avait rapportées des vacances…dans un paquet de pâtes !
Mémo : ne PLUS ranger les trucs dans la précipitation, surtout quand ces trucs font 8 cm de haut et 1cm de large, du moins ne plus les JETER au fin fond d’un panier à provisions.
Mémo 2 : mettre un traceur GPS sur tout objet de moins de dix cm de long, clefs de voiture, appareil photo ( voir l’article » perdu de vu ») et cuillères Expresso !
Je crois que je souffre du syndrome de Peter Pan. Selon la définition Wikipédia, c’est «le terme utilisé pour désigner l’angoisse liée à l’idée de devenir adulte et de quitter l’enfance et plus généralement pour caractériser un adulte émotionnellement immature en référence au personnage de fiction du même nom ».
Et bien pour moi c’est pareil, mais avec les chasses au trésors ! Pour ne pas quitter l’enfance, tout en continuant à affronter la vie d’adulte, mon subconscient s’évertue à planifier une perpétuelle partie de chasse au trésors bien corsée.
Vous voyez une autre raison de vouloir s’acharner à disperser des objets un peu partout dans des endroits insolites ! Il faudrait que j’explique à mon subconscient, qu’avant de cacher des objets, il faut ABSOLUMENT laisser des indices, des phrases codés, ou des charades qui permettent de retrouver le dit objet un peu plus facilement.
Enfin, ça y est nous allons pouvoir utiliser ces petites cuillères. Nous avions hâte, elles sont assorties à nos petites tasses Expresso, elles mêmes très bien assorties à notre nouveau percolateur, qui sied joliment à cette phrase : « un caffè espresso per favore » !
Fini le jus de chaussette, l’Arabica noyé, le Robusta dilué ! Mon système digestif est aux anges, enfin du café compressé, dont pas un arôme n’échappe aux 20 barres de pression de cette machine infernale !
Le café c’est une religion chez nous, les vertus du thé ne font pas le poids face au culte de la torréfaction. Le café c’est le parfum du partage, le fumet de la convivialité, la fragrance des confidences.
Prenez le «café filtre», celui que je n’aime pas spécialement, parce qu’il ne sera jamais assez puissant pour me faire tenir tout un après-midi sans que je ne tombe d’un malaise vagale après le déjeuner, mais qui parfume la salle de détente au bureau dès le matin. Il est doux, chaud, comme un café «Grand mère», il réchauffe le cœur frileux du lundi et éclaircie l’esprit embrumé du matin. C’est le parfum de la convivialité entre collègues, celui des échanges du week-end, celui des «briefing» improvisés pour bien démarrer la journée.
Il n’engage pas à grand chose, il rend plus léger, tout simplement.
L’expresso, lui, vous l’aurez compris, c’est différent. Il est fort, il explose en bouche, il descend jusque dans les entrailles. C’est le café que l’on ne prend pas avec n’importe qui, pour lequel on se déplace vers les terrasses des troquets, où que l’on offre à la maison, dans l’intimité.
C’est le café des confidences, des éclats de rires. C’est celui que vous partagez avec vos amies, vos copines.
Ces collègues, qui vous ont ramassée par jour de grand vent, après une tempête, et que vous avez à votre tour, portées et soutenues quand c’est leur bateau qui s’est échoué.
Ces voisines, ces mères qui vous ont épaulée quand votre maison devenait trop lourde à porter, qui ont les mêmes enfants, les mêmes maris, à peu de chose près, que vous…et auprès desquelles ça fait du bien, enfin, de ne plus se sentir seule !
Ces héroïnes du quotidien, avec qui vous passez plus de temps qu’avec votre mère, qui connaissent la moindre de vos saute d’humeur, la reconnaisse et la font tomber d’une seule parole. Ces « sœurs », qui connaissent l’apparition et la cause de chacune de vos rides, parce qu’elles vous ont vue vous épanouir ou «galérer », jour après jour.
L’expresso se partage avec les personnes importantes, celles qui vont, qui viennent, celles qui restent parfois un peu plus longtemps sur votre chemin, dans votre quotidien.
Puis il y a un café un peu particulier. On ne le prépare pas tous les jours, même peu souvent, celui-là, pas chez nous en tout cas. C’est le café au piston.
C’est la préparation la plus élégante qui soit; le café est déposé au fond. dans un pichet tubulaire en verre, cerclé d’une anse en acier. On verse de l’eau chaude par dessus la mouture et on laisse infuser, au moins 4 minutes, après avoir refermé le pichet avec son couvercle équipé d’un piston. De cette façon, le café à le temps de diffuser tous ses arômes, et la caféine y est assez puissante. Lorsque le café a fini son infusion, il faut descendre le piston-filtre pour séparer la boisson de sa mouture, puis servir chaud.
Il se partage à deux ou à trois, pas plus. Il se savoure, comme un grand cru, tant les arômes vous chatouillent les narines.
C’est le café des vieilles amitiés, celles qu’il faut savourer le temps de leur présence, parce que cette présence ne se fait qu’en de rares occasions. Parce que la vie s’éloigne de la jeunesse, de l’insouciance, des aventures d’antan. La vie éloigne ces vieilles amitiés, qui ont été témoins des premiers échecs et des premières réussites. Fortes de leurs expériences, ces amitiés là, se permettent de laisser du temps aux retrouvailles, parce qu’elles croient dans une foi aveugle, à la force des liens qui les unissent.
J’aime ce café, il me rappelle que la foi ne suffit pas toujours.
Virginie.