(13) Scream!

Comment allez vous ?

C’est vrai que je ne vous pose jamais la question. Au delà du fait qu’il vous est difficile de me répondre, mise à part dans votre tête, via une sorte de télépathie schizophrène où vous auriez l’impression de communier avec moi, mon attitude narcissique aurait dû vous agacer un temps soit peu. Demander aux gens comment ils vont, ça ne mange pas pain !

C’est vrai quoi, vous venez, une fois par semaine lire mes confidences sur mon intimité neuronale (j’ai un cerveau atypique, y a de quoi raconter!), mes états d’âme selon l’ambiance « confinée » du moment, ou bien après une découverte excitante, tel un superbe vernis à ongle (voir l’article  » Big Apple Red ») ou bien un lot de petites cuillères (voir l’article « Ciao Bella « ), et moi, je ne prends même pas la peine de vous demander comment vous vous sentez, pas une fois !

Cela dit, je vous vois mal exposer vos réponses dans les commentaires, vous êtes pudiques, vous ! Mais quand même, rien n’empêche un peu d’ouverture sur les autres.

En tout cas, moi ça va ! 

Je me suis un peu retrouvée, finalement pas de lumbago à l’horizon, je soupire moins, et j’attends la prochaine névrose de pied ferme, je ne me laisserai plus surprendre !

Je dois quand même avoir gardé des petites préoccupations dans un coin de ma tête, bien cachées quelque part, en tout cas je n’ai pas l’esprit tranquille, ou trop encombré : Je sursaute sans arrêt !

Vous connaissez ce phénomène? Celui de circuler dans un espace familier, comme votre maison, ou votre lieu de travail, qui a priori sont les lieux les plus rassurants de votre environnement, et lorsque votre regard croise une personne tout aussi familière, vos pieds décollent de 10 cm (disons 9,5 cm) et votre bouche émet un cri si perçant que la personne en face frôle la crise cardiaque, et vous aussi par la même occasion !

En général quand ça m’arrive avec mon fils, il crie plus fort que moi, ce qui fait que je me sens moins bête, puis la seconde d’après il se fait « engueuler »… Crier aussi fort ça va pas la tête !

Mon mari, lui reste très stoïque, ça ne lui fait ni chaud ni froid, il me prend juste pour une folle quand ça arrive…Ce qui ne l’empêche pas d’en prendre son parti, et de temps en temps de se poster juste devant la porte des toilettes avant que j’en sorte…Généralement très content de lui il est mort de rire, quand je fais le cri et la tête de la peur…Je regrette, à ce moment là, que cette porte s’ouvre vers l’intérieur, il ferai moins le malin avec la trace sur le front !

C’est compliqué d’expliquer ce qui se passe dans ces moments là : vous êtes concentré sur le montage de votre tarte aux pommes, vous avez entendu les pas de votre mari venir vers vous, vous savez que vous n’êtes que deux dans la maison, mais de manière incomprehensible, soudain, dès qu’il vous parle ou que vous voyez son visage, vous êtes dans Amityville et c’est Freddy des « griffes de la nuits » qui vous demande où vous avez mis la facture d’électricité !

Le rapport avec la tarte aux pommes ? Aucun, j’ai beau chercher, il n’y a aucune d’explication censée. Ou alors, peut être que j’étais trop concentrée à ranger ces foutues pommes sur la pâte, qui ne tenaient pas comme je le voulais. Qu’en même temps je repensais qu’il avait fallu les éplucher à la main alors que j’ai un « Éplucheur coupeur » qui ne sait que couper, parce que l’éplucheur ne s’adapte pas aux gabarits des pommes et que, soit il reste la moitié de la peau, soit il ne reste plus que la moitié de la pomme…Ce truc que j’ai payé 15 euros, soit 7euros 50 de trop , même s’il est sympa avec son design retro, et qu’il coupe vachement bien les pommes en fines lamelles, bien régulières, mieux que si j’avais utilisé un couteau tranchant bien affûté,… AAAAHHH Freddy qu’est-ce que tu fais là !… Peut-être, qu’à ce moment là il y a un rapport entre le couteau à la lame tranchante et le serial killer que j’ai imaginé. Même si c’est un peu tiré par les cheveux…on peut parler d’ un lien de cause à effet…mais ce n’est pas toujours le cas.

Regardez, ce matin je passe devant la salle de repos, et j’entends ma collègue des petites sections qui y prépare ses activités comme tous les matins…dans l’entrebâillement de la porte du cagibi, juste à côté, je vois deux jambes dépasser d’un carton en lévitation, j’ai cru que c’était les jambes de ma collègue qui se baladaient toutes seules dans le placard…j’ai crié tellement fort que mon autre collègue (celle des grandes sections) dans le cagibi a failli perdre son cœur dans le carton de pelotes de laine qu’elle était en train de porter !

Bon ben à ce moment là, j’allais juste poser une liste de cantine sur un tableau, vous aurez beau « tirer tous les cheveux » que vous voulez, où est la cause à effet dans cet exemple ? Je ne vois pas le rapport avec une personne coupée en deux ou capable de se dédoubler pour travailler plus vite.

Non, j’ai trop d’imagination, c’est tout !

Bon j’ai encore parlé de moi quoi ! Ça vaudrai le coup d’écrire un livre, je me rends compte qu’il y a un paquet de choses à dire…en même tant, j’ai peur, pour le coup, que ça fasse un peu trop égocentrique…ou alors je répartit tout ça sur plusieurs personnages ça fera plus plausible !

J’espère sincèrement que vous allez bien !

Virginie.