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(12) La belle époque

Les temps ont changés, il faut le dire, et il faudrait peut-être en parler, même si j’ai retenu cet instant…je ne voulais pas nourrir la psychose collective, et surtout la mienne !

Ma seule volonté était de vous changer les idées, et les miennes par la même occasion. Me pencher pendant deux heures sur les chemins sinueux que peut prendre mon subconscient et mon conscient tout court, pour en faire des récits légers et humoristiques, me faisait oublier pendant un temps,tous les événements actuels et terrifiants !Mais peut-on passer à côté indéfiniment ? Tout nous rappelle à ça.

Tenez, l’autre jour, je finis de faire mes courses, et une envie pressante me fait passer par la case toilettes. Alors que je m’attelle à me laver les mains à l’un des dix lavabos ultra design, de ceux qui cachent les différents distributeurs à capteur infrarouge derrière un immense miroir, une jeune femme assez pressée essaie de faire couler le savon, et manquant de patience, tente sa chance à tous les lavabos ! La voyant en panique je lui propose le mien, je m’écarte les mains encore savonneuses, tout en lui précisant qu’il faut attendre un peu, ça ne vient pas tout de suite. Confuse, elle dit cette phrase improbable « Merci c’est gentil, surtout qu’en ce moment, le savon c’est la vie ! »

Je réagis joyeusement à sa remarque, je finis à mon tour de me laver les mains et en observant les icônes marqués sur le miroir, représentant des petites bulles de savons, je ne peux m’empêcher de penser à cette publicité où l’on voyait une jeune femme gravir une colline, en chasser un lion au sommet et ingurgiter une bouteille de Perrier, accompagnée de ce slogan : « Perrier, l’eau, l’air …la vie ! »

Voilà où on en est… «Sanex, l’eau, le savon …la vie ! » ben oui mais n’empêche que c’est vrai ! Je vais téléphoner au gouvernement, et leur suggérer le slogan. De toute façon ils sont à court d’idées pour faire intégrer la pandémie dans la conscience collective…un peu d’originalité ça peut marcher ? C’est connu, les slogans publicitaires, ça peut vous faire avaler n’importe quoi !

De toute façon je préfère me pencher sur des petits clins d’œil de ce genre, tout le reste me pousse vers le chant des antidépresseurs. J’ai déjà tout le haut du dos proche du lumbago ( Oui je sais, le lumbago c’est pour les lombaires…mais à mon avis elles vont pas tarder à être touchées aussi alors!), la cage thoracique comprimée, je pense que mon plexus solaire a subit une grosse éclipse ! Je suis un soupir ambulant, et les bains chauds, les bouillottes dorsales ou les étirements du rachis n’y font rien…comme dirait le petit philosophe breton à grosses moustaches: «Le ciel me tombe sur la tête ! » . Et le pire c’est que je ne l’ai pas vu venir !

Les signes avant-coureurs ? Un été « normal », une rentrée « normale », des relations « normales », avec juste les distances nécessaires, pour éviter de prendre le café avec un masque…c’est pas pratique le masque, mais faut pas pousser! De temps en temps un bouclier contre les bises et les accolades…oui pour certains les distanciations sociales on un sens plus  « figuré » que « propre »…ces grands philosophes du complotisme. Les philosophes, les grands penseurs, c’était bien au temps des lumières, ça nous a apporté cette formidable conscience de raison et la liberté de penser, mais contre la peste ça n’a jamais très bien marché…avouez le.

Pourtant, nous les lucides, on le savait qu’il allait revenir ce confinement.

Alors quels signes avant-coureurs à une petite depression? Une situation plus que prévisible, aucune surprise à l’horizon, alors quoi ? Bah j’ai du me perdre en route, et puis c’est tout ! Parce que perdu on l’est, entre cette triste réalité et la nostalgie d’une époque où embrasser sa mère, ses amis et les gens en générale était un acte des plus banal, que l’on pouvait faire sans même y penser. Et je ne vous parle pas de ma libido : chaque fois qu’il y a un cas de Covid dans mon entourage… je deviens un virus potentiel sur pattes, et donc j’ai droit à un jeune de 7 jours ! Non, je vous le dit on est pas sorti de l’auberge.

Du coup, il ne me reste plus qu’à me plonger dans le burlesque de la vie de tous les jours, en faire ressortir les plus improbables situations, et continuer à rire des choses simples. Ça m’évitera peut être un lumbago de la nuque, ou de tomber dans l’alcoolisme…les antidépresseurs ça me donne trop d’effets secondaires.

Chercher les petits trésors de la vie dans ces temps un peu noirs, c’est un peu comme se repencher sur la deuxième guerre mondiale en regardant « la septième compagnie » .. c’est toujours mieux pour le moral que « Il faut sauver le soldat Ryan »…vous voyez ce que je veux dire ?

Virginie.

Par Virginie

Auteur du blog d'écriture ohlesfillesfr.fr, de contes pour enfants, de pièces de théâtre et de romans jeunesse.

8 réponses sur « (12) La belle époque »

Salut adorable petit virus sur pattes !
C’est vrai que ces temps nous obligent à être non tactiles emotionnellement et ça fait flipper sur notre devenir et surtout celui de nos enfants. 7 jours ça va…y a pire ! Je pense aussi qu’il ne faut pas tomber dans la psychose mais il faut rester vigilant. Alors il est important de creuser pour trouver de petits bonheurs et tes écrits en font toujours partie !

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Merci petite Vivi…ou plutôt grande Vivi, si je crois deviner qui se cache sous ce diminutif ! Tiens on a le même, je viens de realiser😊.
Et oui je crois que n’ai trouvé une petite fenêtre sur le bonheur, et je suis contente que vous puissiez l’ouvrir et y voir la même chose !😘

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